Ça ne se dit pas sur Facebook

Il fallait bien que j’explique à mon chum ma face de truite morte.

J’ai commencé à énoncer : «les coupures à Radio-Canada, la fermeture de la CinéRobothèque et des deux salles de cinéma de la rue Saint-Denis» puis, le maudit menton qui shake s’est mis de la partie et finalement, j’ai explosé. En larmes. Mais ça se dit mal sur Facebook : «Je braille en sacrament parce que j’ai l’impression qu’Harper va finir par avoir la peau de notre industrie».

Alors j’ai fait comme tout le monde, je me suis indignée multiplateformes. J’ai proposé une manif spontanée via Twitter, même eu des réponses de gens motivés. Puis, mon téléphone a sonné. Parce que pour arriver à vivre en tant que productrice documentaire, je fais aussi des contrats à la pige. Alors j’ai géré des urgences de télé-réalité jusqu’à trop tard. Et je n’ai pas organisé de manif.

J’ai suivi de loin le mercredi noir en sentant le moral général traverser le plancher. En revenant à la maison, lessivée, impuissante, je me suis dit qu’au fond c’était ça la grande force des Conservateurs, de faire des coupures si grossières qu’elles vous coupent les jambes. On se dit : «Si vraiment on est là et que tout continue de fonctionner, alors je n’ai plus de force pour me battre».

Et j’ai pensé au congé de Pâques, à ces discussions politiques en famille pour lesquelles j’ai de moins en moins de force. Mon fil facebook est en ouate. Tout le monde est d’accord. Non à la hausse, oui à la culture, faites payer les minières, sauvons les Birmans. Mais pour moi, comme pour la plupart d’entre nous, le reality check se passe en famille. Argumenter avec quelqu’un qui écoute Dumont ou qui pense que l’IRIS est une organisation communiste extrémiste qui divulgue des chiffres «orientés», ça prend de l’énergie. Et c’est tout seul à argumenter comme un démon dans l’eau bénite qu’on réalise qu’en dehors de notre cercle d’amis, la bataille est loin d’être gagnée.

Et quand je pense qu’il va falloir que j’explique pourquoi j’ai l’air de la moitié de moi-même en fin de semaine, je me dis que certains jours, j’aurais aimé travailler dans une usine. Quand les usines coupent 600 postes, les travailleurs ont le soutien de la population, on klaxonne pour eux. On trouve même qu’ils ont raison de se choquer et d’être violents. Quand on coupe en culture, il faut d’abord se faire traiter de «b.s. de luxe de l’État» avant de pouvoir aspirer à un peu de solidarité.

On ne se fait pas juste frapper à coup de bat de baseball dans face, on se fait aussi dire que nos jobs valent moins que les «vraies» jobs, des «vrais» travailleurs.

Alors voilà, j’ai la face longue. Mais pas le temps d’organiser de manif parce que le gouvernement réussit parfaitement son coup : je suis toujours en culture mais en mode survie donc je ne suis jamais dangereuse. Je suis trop occupée à produire des films sans budget pour avoir le temps de monter aux barricades défendre les coupures. Pathétique.

Et ce matin, en prenant l’autobus, maussade, écoeurée, j’ai pensé à cet extrait du Temps des bouffons : «Au Ghana, les pauvres mangent du chien. Ici, c’est les chiens qui mangent du pauvre. Et ils prennent leur air surpris quand on en met un dans une valise de char.» et j’ai eu envie de poser des bombes.

Mais ça, ça ne se dit pas sur Facebook.

42 réponses à “Ça ne se dit pas sur Facebook

  1. C’est tout à fait ça!

  2. Je comprends parfaitement ton humeur et sache que je suis de tout coeur avec toi. Mais sache aussi qu’on est une OSTIE d’gang à comprendre ton humeur et à être de tout coeur avec toi. Le seul conseil que je peux te donner (et ça vaut ben ce que ça vaut) c’est de pas lâcher la patate! Y’a quelque chose qui se passe dans c’te printemps érable et faut y croire (même s’il prend des allures d’utopie fantasque… parfois…)! Est-ce que les choses vont changer du jour au lendemain? Certainement pas. Pas avec un gouvernement Harper majoritaire. Est-ce qu’il faut renoncer à se battre et à espérer pour autant? ABSOLUMENT PAS! Tes revendications viennent du coeur. Faut pas les laisser se gangréner par l’air du temps. Merci pour ton texte.

  3. Emily Laliberté

    Aujourd’hui, je suis en larme, je pleure et me fait violence. Je me sens impuissante. Je suis en mode survie. J’ai une face de truite morte. J’ai envie de poser des bombes.

    Ce matin, j’ai tenté d’écrire 25 fois un statut sur ma page facebook, parce que ça se dit pas en 140 caractère tout ce que j’ai sur le coeur.

    Je ne suis pas dehors dans une manifestation. Je ne suis pas debout devant ce gouvernement qui m’épuise. Je suis lourde devant le dénie, l’aveuglement et l’inertie de mes con-citoyens. Je ne suis pas dehors, ni debout, parce que tout comme vous je suis pauvre, je travaille et je survie.

    Au jour le jour, je tente de créer des oeuvres qui s’engage sur les champs de batailles de ce monde à changer, je fais de multiples tentatives pour réveiller ce peuple qui dors au gaz et les membres de ma famille que je visiterai pour Pâques, la gorge nouée tentant de ne pas trop ruiné l’ambiance, le confort et le je-m’en-foutisme dominant.

    Après mes 25 tentatives à trouver ce fameux statut facebook, les mots qui dirait «vous êtes pas tanner de mourir bande de cave!», des mots qui exprimeraient ma rage et laisseraient sortir dans un cri assourdissant toute cette haine qui me ronge, j’ai finalement écrit : «Colère et soif insatiable de Révolution».

    Je fus brève, car je suis épuisée.

    En vous lisant, j’ai versé une larme, puis, mis un sourire sur ma face de truite morte. Je vous ai imaginé posant des bombes, étrangement ça m’a réconforté.

  4. lebloguedubois

    Wow! Merci vraiment pour vos commentaires et vos réponses. Et sachez que non, je n’ai pas baissé les bras. C’est vraiment chouette de sentir que ce qu’on pense rejoint les gens. Merci.

  5. Je trouve ça un peu étrange lorsqu’on parle de bombes. Je me demande si certaines personnes ici s’imaginant poser des bombes ne seraient pas justement les premières à êtres horrifiées par un tel geste et à condamner la violence de l’explosion et des risques pour des voisin-e-s hypothétiques qui auraient pourtant voté pour Québec Solidaire et qui n’auraient donc rien à voir avec la barbarie conservatrice.

    Et puis: c’est bien parce qu’on n’osera jamais poser de bombes qu’on se permet justement d’en parler ici, publiquement, non?

    • lebloguedubois

      @Mouton Marron «On» parle de bombes bien sûr parce qu’on n’en posera pas. Et on en parle surtout parce que ce serait bien déprimant de ne pas pouvoir faire appel à des images fortes en écrivant pour éviter de choquer, prenant ainsi la voie du politiquement correct. Je fais confiance aux lecteurs pour faire la part des choses.

  6. Ce qui me fait peur avec Harper, en plus de ses coupes budgétaires idéologiques, c’est le contrôle qu’il exerce sur l’information. Les blogues, Internet, Facebook c’est la voie par laquelle nous devons faire entendre notre point de vue, pour que l’échange d’idées soit sain, ouvert… Je reviendrai faire un tour. Pourquoi ne peut-on pas s’abonner à votre blogue?

    • lebloguedubois

      @Sortie 252 : En effet, plus on en parle, mieux le débat se porte. Pour l’abonnement, aucune idée. J’ai vu passer de nouveaux abonnements donc il semble que ça marche. Je ne suis malheureusement pas en mesure de vous aider.

      • Sortie 252

        Pour ajouter une fenêtre d’abonnement, vous devez insérer le widget, qui apparaîtra dans votre colonne de droite. Pour l’instant, on peut s’abonner aux commentaires subséquents à celui qu’on laisserait au sujet d’un article. Et vive les bombes d’idée! 😉 Bonne journée, Cynthia Dubé

  7. Consolez-vous. Un jour, on pourra dire que c’est grâce à Harper que le Québec s’est réveillez et qu’on est devenu un pays. Quittons cette farce qu’est le Canada, et prenons nous-même nos décisions.

  8. bravo au moins l’expressivité est encore vivante

  9. Votre texte est oh combien juste! Je n’œuvre moi-même pas directement dans le domaine de la culture — mais je ne peux que constater que d’elle découle tout ce que la vie a de saveur.

    La répression intellectuelle, ça me laisse une bile amère sur les dents. Il FAUT que les choses changent! Comme vous, je suis au désarroi devant le contrôle qui s’exerce sur le plus grand nombre. J’aimerais voir le peuple québécois tout entier simplement refuser de faire ses impôts au fédéral. Que ce psychopathe de Harper sache qu’il ne serait pas en sécurité à marcher dans nos rues.

    Je peine à vous exprimer mon soutien… Mais croyez-moi, j’entends me lancer de plain-pied dans ces discussions de famille dont vous parlez. Le changement doit s’opérer d’abord à petite échelle.

    Pour les bombes, tristement, j’vous avouerai m’être surpris à consulter des recettes en ligne. C’est dire combien l’esprit du temps me tourmente. Mais comme tous ceux qui se soucient du bien-être des autres, je n’ai pas la fibre violente, rassurez-vous.
    Seulement, de la même manière, je ne suis pas du genre à manger des ordures, mais en temps de famine, j’ai comme l’impression que je me ferais à l’idée…

    Ceci n’est pas une blague.

    Je rage d’envie de changement.

  10. Salut,
    J’aime ton texte.

    En regardant l’extrait de Gendron en train d’interviewer un étudiant, j’ai ressentie la même désolation que toi. D’là grosse culture du cheap. J’avais l’impression de regarder les nouvelles sensationnalistes américaines. C’est ensuivit une pensée sadique, soit, celle qu’il faudrait le stériliser, lui et ses auditeur. Tant qu’à y être, j’ajouterai aussi à la liste: Martineau, la radio poubelle et aussi, les lecteurs du journal de Montréal. Si ça fonctionne avec les chats, ça doit fonctionner avec les morons aussi.

    Finalement, pour terminer sur une note optimiste, j’ai toujours cru ne connaître aucun conservateur dans mon entourage car leurs valeurs me puent au nez.
    Quelle ne fut pas ma surprise d’apprendre, aux dernières élections, que mon cousin allait voter pour eux. Sa justification: voter pour le pouvoir en place.
    En l’espace d’un diner seulement, j’ai réussi à le convaincre de voter autrement. Il ne faut surtout pas baisser les bras, car il reste encore un peu d’espoir.

  11. Je ne travaille pas dans l’industrie de la culture et de l’information. En fait, je ne travaille plus, je suis  »invalide », donc pauvre aussi. Et si je regarde autour de moi, si je fais le bilan de mes activités disons depuis une semaine: j’ai été voir une expo d’une jeune peintre, écouter 4 ou 5 film dont un québécois, écouter les nouvelles presque tout les jours, écouter des tele series québécoises, lu un livre, manquer l’expo de 2 amis..j’irai demain… Bref, si j’enleve la culture accessible … si on m’enleve plutot…je ferai quoi de mes journées coincée dans mon fauteil toute la journée? Le bonheur, la pléniture, le plaisir, la connaissance, la possibilité de penser plus loin que le bout de mon nez…je ferai quoi sans la culture avec tout ce qu’elle m’apporte? Moi aussi je suis en larme, en larme pour vous travailleurs culturels et de l’information, mais je pleure encore plus pour moi, pour mes amis, ma famille, tous, ceux qui consomment cette culture, qui s’en délecte, qui grandissent avec, qui la font grandir.
    Et je rage contre Harper ….. bon dieu que je déteste cet homme

  12. Je me joins à vous tous et je pleure aussi.
    J’espère que cette jeunesse mobilisée qui prend la rue deviendra celle qui continuera de prendre position et aller voter quand ils seront dans la masse des travailleurs . Ils ont ravivé mon espoir.

  13. Eric St-Louis

    Grace à la bonne gestion des conservateurs le Canada est un des pays qui s’est évité le pire pendant la grosse crise économique qu’on vient de vivre. Le Canada réussi ou le Québec foire, réduire ses dépenses. Surtaxer les riches est loin d’être la solution puisque les riches (Québécois à tout le moins) sont pauvres vis à vis des riches du reste du monde qui leur font concurrence et entendons-nous, si on augmente leur fardeau fiscal, eux le transposeront sur le travailleur qui demande une augmentation de salaire car quoiqu’on fasse c’est le prolétaire qui subit. Le Québec en faisant plaisir à tout le monde qui veut couper sans se faire couper, est en train de mener ce (pays) à la faillite. En fait c’est le Canada qui nous sauve le cul en ce moment car si on tombait indépendant demain matin en tant que pays, Moodys nous imposerais une décote sur le champ et on tomberait en faillite car notre système est malade et ce n’est pas un politicien qui se donne 4 ans pour faire la piasse qui va prendre les décisions difficiles qui nous sauverons sur le long terme. Y’on quand même coupé 1 milliard dans l’armée les conservateurs, alors Radio-Canada qui coupe son serveur Russe ne me ferra pas pleurer outre mesure, eux qui ont 29 recherchistes pour une obscure émission de radio … Bienvenue dans la concurrence mes amis, soyez meilleur! Vous résisterez (Le contribuable qui paye pour les pauvres et pour les riches le comprend) il sera toujours l’enculé du méchant de Droite dévoreurs d’enfants ou du gentil gauchiste amoureux d’herbe et de plantes douteuse…
    Sur un autre sujet, il serait temps que les artistes et les médias comprennent que 70 pour cent du monde sont POUR la hausse des frais de scolarité, on a l’impression en regardant la télé ces jours-ci que le Québec est unilatéralement en guerre civile contre ça ce qui prouve bien que les médias se foutent carrément de la population et les artistes, dans un souci soucieux social so-so décident de nous éduquer, nous la plèbe d’abrutit qui n’entravons que couic aux beaux rêves égalitaires des justices éternelles gratuites du pays des doux papillons de la liberté magique des amis joyeux pourfendeurs des lypémanies ordurières du crédit bancaire et du compte à payer. J’adore, Yann Perreau, Richard Desjardins, Brel, Anne Sylvestre, Renaud, Brigitte Fontaine, Plume Latraverse ou les Cowboys Fringants mais je ne les laisserais pas gérer ma vie, eux qui eux-mêmes, ont TOUS besoin d’un gérant pour gérer la leur… hahaha
    Bon je m’éloigne du sujet mais restons concentré, je comprends votre point de vue madame mais nous devons tous mettre l’épaule à la roue, le principe (couper partout sauf nous) ne peut profiter à personne. Même les grosses compagnies sont dans une période d’austérité même si OUI ils pourraient faire plus leur part, mais le gambling de fermeture d’usine est difficile à gérer pour le gouvernement car des milliers d’emplois sont en jeu et les compagnies ont un incroyable avantage dans les négociations. Les lobbys pro-cultures font de même ce qui fait que les gouvernements ont peur de les affronter, soyez honnête les artistes sont les moins touchés par le dernier budget fédéral. Le Québec doit faire comme un bon père de famille et gérer le budget de façon responsable, malheureusement la première affaire qu’on coupe c’est l’amusement (spectacles, Disques compacts) mais y’a une lumière au bout du tunnel car quand notre situation se redresse, on va vite se gâter à un spectacle ou en s’achetant de la musique qui sont un baume pour l’âme.
    Sur ce bonne journée, et qui sait, peut-être qu’un jour, quand nous aurons pris les mesures de droite difficiles et austères qui s’imposent pendant 10 ans mais que notre économie se redressera et nous permettra d’être autonome financièrement, peut être pourront nous quitter le foyer familial plein d’espoir en nos moyens plutôt qu’être des TANGUYS qui chialent sur les parents en demandant constamment de l’argent et les clés de la voiture…
    Eric St-Louis , indépendantiste de DROITE 🙂

    • La plupart des artistes respectent et comprennent une hausse des frais de scolarité mais sont contre LA hausse. Cette hausse déraisonnable de 75% proposé par nos élus.
      70% de la population pour une hausse ? Oui
      Pour LA hausse ? Laisse moi en douter…

      • Eric St-Louis

        Le déraisonnable vient du fait qu’ils ne les ont pas augmentés comme il se doit quand il le devait, tu as parfaitement raison et la dessus on pourrait discuté. Mais malheureusement, nous vivons en des temps déraisonnables…

    • Tout cela nest pas une fin en soi.. Mais le début d’une prise de pouvoir par les conservateurs qui comme nous le savons est loin d’appuyer la culture. Ce n’est pas parcequ’ ils n’ont pas encore complètement tués la culture qu’il faut rester assis sans se faire entendre. Malheureusement, c’est le début d’une bataille idéologique.. Et si le Québec se bat contre Le gouvernement, cest certain que cest plus qu’une question d’argent mais d’identité…alors pk rester fidèle à quelque chose qui ne nous représente point? Nos territoires en guerre sont si importants car ils forgent qui nous sommes individuellement et collectivement, et ainsi pour se défendre il faudra mettre les bombes, faire comprendre à Harper qu’il n’est pas du tout au XXIe siècle. L’ époque dans laquelle il vit est morte il y a longtemps et surtout pour les québécois.
      Et la culture n’est pas que divertissement mais nous garde en contact avec la quête première de l’humain créer et de ce fait chercher à avancer dans ce monde de folie économique qui tue des gens jour après jour. Nous en avons besoin pour se détacher de cette folie, pour humaniser.Conséquemment à cela,  l’échange artistique nous sort des tendances de la société. Je parle de tout ce qui est extérieur à nous; l’internet, l’ordinateur, les jeux vidéos, les cellulaires et j’en passe. En créant et en accédant à l’art, nous découvrons chaque jour une autre facette de nous-même et de la vie qui nous entoure. De plus, l’art nous rattache aux rapports humains fondamentaux; la présence, la création et le partage. C’est une façon de générer de l’amour, de la sensibilité et des questionnements, ce dont tout être a besoin pour avancer. En outre, à travers l’art on peut éduquer, conscientiser, découvrir, renouveler, inventer et ainsi enrichir notre propre société.

      • Eric St-Louis

        D’accord avec vous mais je ne comprend pas pourquoi l’art et l’économie doivent impérativement être un contre l’autre, vivre pauvre et bohème ou riche et sans amour…. La richesse économique peut devenir le mécénat artistique et la gauche et la droite pourrait s’entendre sur les idées pour plutôt que toujours se battre sur les idées contre ….

      • Eric, si je puis-je me permettre…Il ne serait guère facile de dire que l’économie et l’art doivent être en guerre, mais malheureusement comme vous l’avez bien dit ceux qui gèrent, couperont LÀ… si on parle de coupure, on parle de richesse monétaire et c’est au point où l’art sera sacrifié…définitivement la richesse humaine à moins de valeur aux yeux des conservateurs..parce qu’il n’est pas question d’argent directement, mais d’investissement qui ne sont pas dans leurs priorités..Donc maintenant, pourquoi dissocier l’économie de l’art?? bonne question..vous devriez le demande à Harper et non à moi..parce que lsi vous voulez mon avis, ‘art fait excessivement rouler l’économie: sortie= restaurant, hôtel, publicité de tout genre, diffusion et encore plus…Disont que je pleindrai les bâtiments de bétons et la couleur grise prédominante, lorsque le bleu du ciel sera le seul à nous faire rêver…quand pensez-vous?

      • Selon moi, la culture et l’art adoucissent les moeurs et favorisent la compréhension d’un peuple à l’autre. C’est également un moyen puissant de traiter de thèmatiques difficiles mais qui aident à l’éducation, la prévention et même la préparation envers celles-ci.

        M. Harper diminue certainement l’importance économique et le rayonnement internationnal d’oeuvres faîtes ici. À ce sujet, l’entrevue de Krista Erikson à propos de Monsieur Lazhar est peu édifiante. C’est même ce qui se fait de mieux comme propagande haineuse et bête!

      • Eric St-Louis

        Vous avez parfaitement raison et merci d’avoir un point de vue plus tempéré que ceux qui utilisent la maxime de George Brassens (Ceux qui ne pensent pas comme nous sont des cons) Le rêve, l’exutoire qu’apporte l’art est indéniablement une des choses les plus enrichissante dans la vie. D’ailleurs moi j’encourage beaucoup l’art local, théâtre, chansonnier du Québec et le seul point que je reproche un peu aux artistes c’est leur hyper-émotivité qui, si elle les sert bien en culture, devient harassante parfois dans le débat public.. Et comme ils ont une grande exposure médiatique de leurs idées, ça créer une unilatéralité un peu malsaine.. Pour vous citez un exemple récent, le gaz de schiste. Je trouve anormal que d’un coté, on a les compagnies qui nous disent, (C’est bon pour vous, c’est la meilleure invention depuis le pain tranchée) et de l’autre, des artistes qui ont vus découverte et qui disent (C’est le mal incarné, c’est le diable dans chaque bouffé)

        Pourquoi pas une équipe de scientifiques impartiaux qui nous expliques vraiment ces quoi le gaz de schiste, avec ses qualités et ses défauts question de prendre une décision réfléchie… Pourquoi forcément les deux extrêmes sans jamais les nuances entre elles, au Québec rien n’est gris, c’est noir ou blanc, Canadien-Nordiques, gauche-droite, oui-non, Québec-Montréal, Plateau-Radio de Québec….

        Je fantasme un peu d’être l’arbitre de toutes ces petites joutes et de leur dire, PARLEZ-VOUS bâtinse et focuser sur vos points communs (qui sont pourtant nombreux) En tk merci Laurie d’avoir la délicatesse inhérente à la gente féminine, je me sent moins jugé par votre point de vue éclairé.

    • Jean-Sébastien

      Connaissez-vous le syndrome du Larsin, M. St-Louis.
      Lisez d’abord le budget. Faites-vous un petit historique du financement. Comparez-le au reste du monde. Comparez la qualité de vie dans le reste du monde et vous constaterez peut-être que votre argumentaire de droite est basé sur une propagadande des plus basses. Mais enfin, je dois quand même en faire l’éloge car « ce gros bon sens » semble être supporté par de nombreux larsins. Pour ce qui est de l’économie… vous constaterez que le Québec s’en tire mieux que le reste du Canada. Faites d’abord une petite recherche à savoir quelle était l’optique politique des pays où la crise a été la plus grave. Je ne répondrai pas pour vous. Ça prend un bon petit 4 jours de travail pour se faire une bonne idée sur ces questions, mais très certainement, il n’y aura plus personne pour y réfléchir bientôt.

      Après tout, je suis presque content de la tournure que prend la politique. On a en effet besoin de main ouvrière. Et on a pas besoin de savoir lire pour faire fondre du caoutchouc.

      • Eric St-Louis

        Après tout, je suis presque content de la tournure que prend la politique. On a en effet besoin de main ouvrière. Et on a pas besoin de savoir lire pour faire fondre du caoutchouc.

        J’espère à de l’ironie de votre part, car sinon quel triste personnage vous faite. Les hommes qui pensent en rond ont les idées courbes (Léo Férre) Les hommes qui pensent carrée, ont les idées obtues (MOI)

        Le prolétariat fait vivre les RICHES bien GRAS et les PAUVRES de ce monde, ayez du respect

      • Mmmm….peut-être que l’émotivité prend beaucoup de place..
        Personnellement..je parlerai en tant qu’humain, femme, artiste, étudiante, finalement au nom de toute mon entité, qu’il faudra commencer par se priver des boîtes, des étiquettes…pas facile, mais possible …enfin possible pour moi…
        Même-si je suis artiste (et un mélange de beaucoup d’autres choses) vous voyez, je peux agir différemment qu’avec impulsivité et émotivité alarmantes….
        Malgré tout, je ne sais pas si vous êtes artiste, mais le premier commentaire que vous avez fait au tout début, semblait empreint d’un élan émotif, mais qui a finis par se tempérer…mais bon je ne suis pas là pour accuser ou pointer du doigt, mais simplement pour dire que lorsqu’on se sent attaqué par des armes tranchantes…ils est rare que l’on ne se munit pas d’une armure…et ce, avec émotivité…c’est la beauté de la vie!

  14. Je sympathise et je comprends les larmes, mais quand je lis une phrase comme celle-ci : «les coupures à Radio-Canada, la fermeture de la CinéRobothèque et des deux salles de cinéma de la rue Saint-Denis» puis, le maudit menton qui shake s’est mis de la partie et finalement, j’ai explosé. En larmes. Mais ça se dit mal sur Facebook : «Je braille en sacrament parce que j’ai l’impression qu’Harper va finir par avoir la peau de notre industrie».

    -je ne peux m’empêcher de penser que les institutions canadiennes n’étaient qu’un sursis pour la nation québécoise et sa culture.

    Qu’est-ce qui est enrageant là dedans c’est que vous n’avez absolument aucun contrôle et que si c’était notre gouvernement national qui avait fait de telles coupes, vous (-nous-) auriez le pouvoir de le faire changer d’idée. Mais c’est le gouvernement d’une autre nation, laquelle a la prépondérance dans le pays, qui vient de décider pour vous. C’est la preuve la plus évidente que «vivre c’est agir». Quand on vous remplace, quand on vous condamne à vivre une inaction imposée, on vous tue. Vous êtes complètement impuissants.

    Le problème n’est donc pas que l’on vous coupe aujourd’hui, mais que la culture d’ici, les travailleurs d’ici aient dépendu de la volonté des décideurs là-bas. Tant que l’argent arrivait, on n’abordait si peu la question et puisque l’argent arrivait justement, c’était la preuve que l’assujettissement du Québec n’était pas grave ou partiel.

    Pour retrouver votre financement, il faudrait changer un pays étranger, ça aussi c’est arrogant, mais il n’est pas normal que les cinéastes d’une nation ait pu si longtemps survivre longtemps sans aborder le sujet principal qui touchait leur culture, l’aliénation de leur société. N’ayant pas eu à faire de militantisme pour libérer leur peuple voilà que la main du bourreau vient les écraser à leur tour.

    Je les plains, mais ils ont un combat à mener désormais et nous somme de leur côté. Si les artistes, les cinéastes, les fonctionnaires de la culture se battent pour l’indépendance du Québec, imaginez alors la force des institutions culturelles qu’ils pourront créer!

  15. @Eric St-Louis : D’entrer de jeux tu es dans le champ : « Grace à la bonne gestion des conservateurs le Canada est un des pays qui se sont évité le pire pendant la grosse crise économique qu’on vient de vivre.  » Je m’excuse mais c’est ceux qui étaient là avant lui qui ont fait le job de remettre le déficit à zéro, et aussi d’avoir établi des politiques pour les banques. Harper, depuis qu’il est au pouvoir fait augmenter le déficit de plusieurs milliards . . . Tu oublies les F35 pour les milliards qui vont bientôt disparaître, les sables bitumineux donner aux US, Chinois et Cie . . . « tu payes combien ton essence » es-tu fière » de ça ? Et n’oublis surtout pas pour tes enfants le désastre sur l’environnement . . . Ces politiques pour les armes à feu, je pense que tu n’a pas étudié à l’école Polytechnique de Montréal . . . les coupures dans le monde scientifique, etc etc . . . vive la droite . . . bien prend une bonne gauche en pleine gueule de ma part . . . Pis va vivre en Alberta et fait là ton indépendance.
    Et pour finir, tu n’as absolument rien compris de la vie !
    Tu penses peut-être acheter ton bonheur avec la prospérité, tu oublies juste une petite chose mon vieux, t’es pas tout seul sur cette terre. C’est avec des gens comme toi que le monde souffre, celui même que tu ne veux pas voir. Tu as de l’ambition, je te souhaite juste d’être riche, pis après tu verras bien qu’il y aura plein de chose que tu ne pourras jamais te payer . . . le véritable amour et la compassion.

    • Eric St-Louis

      (Ceux qui était là avant) nous ont volés notre pays avec des drapeaux commandités. Désolé mais le jupon dépasse … Ton argumentaire est rempli de bas raccourcis intellectuels bien pensant ….. J’espère que tes enfants seront heureux dans cette verte contrée verdoyante qui sent bon, ça les consolera peut-être d’être en faillite et sans espoir d’avenir …. Non mais tu me fais rire, être de droite c’est donc être contre l’environnement, POUR la guerre, contre le bonheur et Pour les tueries écolières. J’aime aussi me flageller avec une tige de figuier en psalmodiant de versets bibliques contre les Musulmans, tu as oublié ça. hahaha .. Tu écoutes trop la télé 🙂 (Les routes de l’enfer sont pavées de bonne intentions) Au Québec on est donc soit cœur et émotion, soit tête et jugement, jamais les deux ne se concertent … quelle dommage, mon point de vue était pourtant très tempéré de gauche sociale et de droite économique … Mais je t’aime quand même, ma droite à moi je m’en servirai pour te carresser les cheveux quand tu pleureras sur la duretée de ce monde…

  16. Pierre-Marc Drouin

    Ce texte devrait être une lecture imposée à l’école. Merci de mettre un peu de baume: je me sens un peu moins seul.

    Signé: un fier employé de la CinéRobothèque qui perdra son emploi dans six mois.

  17. « Quand on coupe en culture, il faut d’abord se faire traiter de «b.s. de luxe de l’État» avant de pouvoir aspirer à un peu de solidarité.

    On ne se fait pas juste frapper à coup de bat de baseball dans face, on se fait aussi dire que nos jobs valent moins que les «vraies» jobs, des «vrais» travailleurs. »

  18. Beau texte, merci. J’ai senti à plusieurs reprises le même désarroi dans ma vie. J’ai passé proche me battre avec mon frère un Noël, à refuser de reprendre mes paroles et de me taire. J’ai travaillé dans un hôtel de luxe à Québec qui aurait bien besoin d’un syndicat, j’ai sondé les originaux de la place sans succès. Les cons s’imaginait se faire faire une faveur de travailler à 12-14$ de l’heure pour une des plus riches familles du Québec… Récemment j’ai évité de justesse l’arrestation en bousculant violemment un con qui traitait un jeune arabe de terroriste dans un restaurant. Je n’ai plus que la rage au coeur, mes liens familiaux sont en lambeaux….

    Mais je sais que je ne suis pas seul. Ne l’oubliez pas non plus.

  19. Andrée-Anne Dupuis Bourret

    Lorsque l’on travaille une avant-midi sur deux pour les impôts et que l’on te dit que tu dois travailler jusqu’à 67 ans, il est normal de sentir que tu te fais avoir. Tu n’as pas le temps (ni le désir) de t’informer de comment ton argent est utilisé. Tu penses que tout va aux subventionnés quand dans les faits c’est les compagnies privées, les banques et les corrompus qui ont ton argent. L’ignorance permet au gouvernement de faire ce qu’il veut. C’est pourquoi il faut parler à nos familles, convaincre les gens un à un. Il faut que la gauche se tienne sinon bientôt nous ne reconnaitrons plus notre pays.

  20. Tiens mon Eric St-Louis, regarde ça, tu vas te reconnaître: http://www.youtube.com/watch?v=HH5fVD-1_I4

    Et vas t’acheter de nouvelles genouillères, tu dois avoir les genoux usés à force de ramper comme ça…

  21. Ah oui St-Louis, une dernière petite demande: Prends autant de mots que t’as pris pour vomir sur la go-gauche pour nous expliquer la bonne gestion de tes ti-namis Conservateurs concernant l’achat burlesque des F35. Et SVP, ne fais pas comme eux, ne t’en lave pas les mains en accusant les fonctionnaires. Vas lire le rapport du Vérificateur-général (sûrement un dangereux communiste) en premier au lieu et explique-nous pourquoi on devrait baiser les pieds de ces gens-là comme tu le fais si bien.

    • Eric St-Louis

      En fait je ne suis même pas pour les conservateurs, Je trouve cet achat d’avion stupide même, mais moi je ne me laisse pas mettre des carcans par un parti ou un autre, je suis une valseuse politique … désolé de ne pas être la réincarnation d’Adolf Hitler, je suis un lucide de gauche social et de droite économique ….

  22. lebloguedubois

    Si ça ne vous gêne pas, je garderai ce post pour ce qu’il est : un cri du cœur face à un marasme et un découragement que je sens généralisé. Je préfère donc ici carburer aux commentaires d’espoir que de me laisser tirer vers le bas à argumenter (ironiquement précisément ce pour quoi je dis que je n’ai passe force dans mon article) Le débat politique doit avoir lieu mais quand il y a mauvaise foi ou quand on débat pour le plaisir de la rethorique, ça ne me rejoins pas. Désolée. Une autre fois peut-être

  23. cat_cool_122@hotmail.com

    Je suis à 100% d’accord avec toi… mais je crois malheureusement que ce n’est pas au Québec le problème, mais dans le reste du Canada… Les raisonner, ces personnes qui dorment au gaz… elle ne se rendent tout simplement pas compte qu’ils se tirent dans le pied côté culturel et identité, ils deviennent des robots à travailler, avec de moins en moins d’émotions, de moins en moins d’espoir… Il faut faire appel au reste des têtes réfléchies du canada, aux artistes et aux mobilisateurs qui savent qu’on s’en va dans un trou sans fond…

    Bref, ça me réjouis de savoir qu’il y a du monde qui se préoccupe notre culture, mais encore, ce n’est un petit bout de pays :/

  24. J’adore! Il est vrai qu’ici, on passe notre temps a ravaler, des paroles, des actions et notre colère qui n’explose jamais. Pacifique, civilisé, muet, on se lance souvent dans des guerres où nos armes ne font ni chaud ni froid au gouvernement dans leur grand palais. Reverser le pouvoir, leur montrer que c’est nous qui décidons, courage, tiens bon… un jour, les bombes sauteront.

  25. Jeune et fière

    Wow! Il y a eu Pâques…dans ma famille c’est la même chose…j’ai même un peu haussée la voix en parlant de la hausse des frais de scolarité avec ma tante de 50 ans. Elle m’a répodu quelque chose du genre: « Les gens ne peuvent pas tous avoir envie de payer pour ton BAC en Histoire de l’art. Faut que quelqu’un paye! C’est comme pour le bien-être social!» Yep! Ça fait mal… Je compatie et crois moi, si tu ne peux pas y être d’autres seront fière d’aller porter ton message! Suffit de continuer à passer le mot et ne pas se laisser abattre quand on se fait dire que nous ne sommes pas essentiel ou peut-être même juste trop jeune pour comprendre les enjeux de ce que nous défendons… Peut-être d’autres sont trop vieux pour VOIR les enjeux…encore que…le 22mars, une dame qui aurait put etre ma grand mere ma tapée sur l’épaule, serrée la main et dit: «Lachez pas! Vous êtes beaux et belles! On est fière!». Ça redonne le courage nécessaire pour deux autres mois de grève s’il faut!! Alors lâche pas! Parce que nous devons rester fière! 😉

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